Publié le 16 Décembre 2024
Le Groupe BPCE anticipe une reprise limitée du marché résidentiel en 2025. Quant à la rénovation énergétique, les intentions sont en légère hausse, mais très en dessous des objectifs. « Un premier obstacle tient à la forte surestimation par les propriétaires d’un logement du DPE de leur bien », écrit le directeur des Études et Prospective, Alain Tourdjman. La connaissance du DPE pourrait même être le premier obstacle aux travaux.
Depuis 2 ans, les logements font face à 5 transitions majeures (financière, énergétique et environnementale, socio-démographique, géographique et digitale). En découle une crise structurelle, qui fragilise le modèle économique des acteurs de la construction. D’ailleurs, dans le neuf, le groupe BPCE ne s’attend pas à une reprise avant 2026.
En revanche, dans le marché de l’ancien, malgré la conjoncture dégradée, il y a des signaux positifs. On constate un net rebond des projets d’achat. L’intérêt pour l’investissement immobilier augmente aussi. Les Français anticipent des taux d’intérêt à la baisse. Enfin, le crédit se redresse doucement. Toutefois, les incertitudes économiques et politiques pourraient déboucher sur un report ou une annulation des projets immobiliers.
Par conséquent, le scénario envisagé est celui d’une « reprise limitée en 2025 avec 825 000 transactions dans l’ancien, accompagnée d’une tendance à la stabilisation des prix (+1 %) après deux années de baisse. » Bref, il y aurait un redémarrage progressif, mais sans éclat.
Le DPE a un « rôle déterminant » incontestable pour aboutir aux objectifs de rénovation énergétique et pour les transactions. Un DPE F ou G est un motif de vente pour 43 % des vendeurs. 76 % des acquéreurs considèrent que le DPE est un critère important. Pour 38 % des acheteurs, un classement F ou G (passoire thermique) est un levier de négociation. En revanche, ils sont 37 % à juger que c’est un « repoussoir ».
Quoi qu’il en soit, les intentions de rénovation énergétique sont en légère hausse, en particulier chez les ménages aisés. Elles restent néanmoins très en deçà des ambitions au niveau national. Pourquoi ? Notamment parce que les propriétaires de logement surestiment leurs DPE. De précédentes études arrivaient à la même conclusion. En effet, quand le DPE est surestimé, les avantages de la rénovation sont forcément sous-estimés.
L’écart entre la vision qu’a le propriétaire du niveau de performance énergétique de sa résidence, principale ou secondaire (DPE perçu), et l’état du parc résidentiel (DPE réel), est considérable. De plus, primo les Français envisagent des travaux à long terme. Secundo, ils projettent des travaux d’amélioration ponctuels plutôt qu’une rénovation globale.
Par ailleurs, à lire les réponses des ménages, il pourrait être opportun d’adopter une vision plus large de la rénovation. Actuellement, on se focalise sur la transition énergétique. Pour passer de l’intention à la concrétisation des travaux, il faudrait peut-être tenir davantage compte des autres motivations, dont l’adaptation à la perte d’autonomie.