Publié le 25 Juillet 2024
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) a été révisé récemment pour les petites surfaces. En effet, depuis le 1er juillet 2024, celles-ci cessent d’être pénalisées par le DPE grâce à une modification de seuils de performance de l’étiquette DPE. Mais qu’en est-il pour le bâti ancien ? En effet, à l’heure actuelle, le DPE est encore dans l’incapacité de refléter fidèlement les caractéristiques qualitatives propres au bâti ancien et nécessiterait des ajustements dans ce domaine. Un rapport du ministère de la Culture sur les patrimoines et l’architecture explore des solutions pour rendre ce diagnostic plus pertinent.
Les bâtiments construits avant 1948 sont classés la plupart du temps parmi les logements les plus énergivores, voire comme des passoires énergétiques, avec 55 % d’entre eux étiquetés E, F ou G. À l’inverse, seulement 21 % des bâtiments postérieurs à 1948 se voient attribuer ces classes de performance au plus bas de l’échelle du DPE. De nombreux acteurs du patrimoine déplorent cette situation qu’ils considèrent comme une injustice. En effet, le bâti ancien possède de nombreux atouts qui ne sont pas pris en compte par le DPE, comme une diversité de matériaux et de techniques de construction spécifiques. De plus, les diagnostiqueurs immobiliers certifiés en DPE ne sont pas formés à ces particularités. Ces problématiques entraînent une surestimation des consommations d’énergie dans l’ancien au travers des logiciels de simulation thermique et amoindrissent l’offre locative dans les cœurs de ville, accentuant la crise du logement.
Le rapport du ministère de la Culture recommande d’ajuster le DPE en modifiant certains critères, comme le confort d’été et l’inertie thermique, pour valoriser la performance énergétique du bâti patrimonial. Il propose aussi d’améliorer la méthode de calcul 3CL-DPE existante par des mises à jour régulières, au lieu de créer un DPE dédié au bâti ancien ou de revenir à la méthode sur factures. Une autre suggestion est d’introduire l’obligation d’une simulation thermique dynamique en plus du DPE, bien que le coût de cette expertise soit élevé. Quant aux recommandations de travaux du DPE, souvent mal interprétées, le rapport préconise tout simplement de les supprimer pour éviter des rénovations inadaptées, d’autant plus que celles-ci, non opposables, ne sont qu’indicatives, et de ce fait, pas toujours pertinentes. Enfin, le rapport propose en plus d’une offre d’aides à la rénovation spécifiques au bâti ancien, la création d’une filière dédiée, avec une formation complémentaire pour les diagnostiqueurs et auditeurs énergétiques, dotée d’une mention « bâti patrimonial ».